[Philo] Pour progresser

De Baptiste ^^
Peut-on ne pas mentir aux autres ?

« Le mensonge est le seul privilège
qui distingue l’homme de tous les autres organismes »
Fiodor Dostoïevsky

Qu’il soit volontaire ou non, le mensonge est omniprésent dans nos vies et dans nos consciences : Il se manifeste quotidiennement au sein de chaque existence sous différentes formes.
Il consiste en une déformation de la réalité par l’imaginaire, ou omission de la part de son créateur, afin de modeler une vérité ou un événement et de permettre à son auteur de l’utiliser en sa faveur.

Le mensonge est aussi une confrontation des consciences dans une sorte de trahison de la confiance qui peut parfois heurter la conscience trahie lorsque le mensonge est découvert. Mais est il possible de s’abstenir de mentir aux autres si le mensonge peut être une source de souffrance ? Peut on toujours exposer la vérité dans son intégralité ? On peut supposer que oui, puisque la vérité se traduit par une restitution simple de la réalité via la perception. Cependant si cela était si simple, pourquoi le mensonge existerait-il ? Ces questions nous amènerons à conclure sur la possibilité d’abstention des consciences quant au mensonge.



A première vue, il semble que l’on puisse ne pas mentir aux autres. En effet chacun de nous se sent la possibilité physique de ne pas mentir, donc de s’abstenir à altérer la vérité. Par souci d’altruisme afin de respecter la confiance que chaque conscience place en nous mais aussi par attachement pour la réalité. Le mensonge est contre intuitif. L’être humain est en effet extrêmement attaché au concret, puisqu’il associe un mensonge comme un acte mauvais, de par les conséquences fâcheuses que ce dernier entraîne. Ainsi l’Homme se complait dans le constat des faits et le rapport de sa strict réalité.
Dans cette optique, l’homme tente de mentir le moins possible en s’attachant à la vérité.
Mais qu’est ce que la vérité ? Nietzche disait : « Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu’elles le sont ». C’est la considération pure et simple d’objets, sans aucune association à une idée ou une pensée. Ainsi, comme le disait Nietzche, la vérité est semblable à l’assimilation d’une pièce de monnaie à un simple bout de métal. Dans le cas de la pièce toute notion de valeur qu’on lui associe fait perdre sa vérité à l’objet, car cette valeur est affectée à la pièce par l’Homme, et l’Homme seul peut la reconnaître. Mais ainsi on tombe sur une incohérence, car dire qu’une pièce n’a aucune valeur est faux. Ainsi, de cela découle une précision de la définition de la vérité : C’est la considération d’objets par l’Homme. Et avec cette précision vient la notion de subjectivité, car chaque conscience est unique et pense différemment.
Ainsi quand on parle « des autres » on veut avant tout parler de consciences autonomes. Les pensées sont propres à chacun ainsi que la notion de vérité. Ne dit on pas que toute vérité est bonne à dire ? Cela laisserait donc sous entendre que la vérité des uns peut être associer à un mensonge pour les autres. D’où sa nature subjective.
Qu’appelle-t-on alors « mensonge » ? On peut le définir comme une divergence de pensée ou d’opinion sur un objet réel. L’absence de mensonge serait donc une uniformité des pensées sur tous les éléments de la réalité. Donc une association d’une unique connaissance à un unique objet. Ce qui est correct dans le cas de simple constatation de présence, de perception. Par exemple la présence d’une pierre sur un sentier. La vue de chaque conscience présente autour de cette pierre confirme son existence. Mais elle est affirmé comme une vérité que parce qu’elle est perçue par un ensemble de personne qui sont en accord quant à l’existence de cette pierre. Une conscience peut considérer un mensonge comme une divergence de perception. Seulement une différence de perception, est-ce forcément un mensonge ? Est-ce parce que quelqu’un décrit la pierre sous un autre angle de vision qu’il n’a pas vu la pierre ? Donc le cas de perception n’est pas si simple que cela. Car selon nos interprétations et nos pensées, cette perception diffère et devient vérité ou mensonge.
Cela exclut le mensonge par plaisir. Il arrive en effet que l’on mente aux autres pour le simple plaisir de pouvoir modifier à son gré la réalité, de pouvoir influencer la pensée des autres par la présence d’une vérité qui n’en est pas une. Mais dans ce cas là nous savons que ce que nous affirmons est le pur produit de notre imaginaire, comme lorsque nous mentons par contrainte, pour s’épargner des difficultés.
Comme dit précédemment la vérité n’existe que par l’accord des différentes consciences humaines sur l’existence d’objets. Sans consciences, il n’y aurait aucune notion de réalité. Mais sans conscience, on ne peut pas non plus définir un mensonge, puisqu’il est subjectif.
Ainsi dans la mesure où chaque être humain possède une conscience
unique, il nous est impossible de ne pas mentir aux autres, car certaines affirmations de notre part peuvent toujours être contestées dans leur véracité.



Le mensonge est donc une constante de nos vies. Que l’on s’en rende compte par un mensonge volontaire, où par déformation involontaire de la réalité. Il est impossible de ne pas mentir au autres dans la mesure où le mensonge est un rapport non strict de la réalité :
« Toutes les images sont des mensonges, l'absence d'image est aussi mensonge. » Bouddha
Le sens de cette citation de Bouddha est que, lorsque l’on ne dit pas absolument toute la vérité ou bien lorsque l’on ne précise pas l’existence d’objet, on ne décrit pas toute la vérité, donc on ment. Ainsi on ment constamment aux autres sur nos pensées, ce que nous sommes, notre image… En n’exprimant pas absolument toutes nos pensées, nous mentons en les dissimulant au sein de notre esprit. On ne dit donc pas toute la vérité sur ce que nous pensons. Lorsque nous mentons, nous avons aussi le moyen de contrôler, dans une certaine mesure, l’opinion des autres. Donc en mentant par dissimulation de la vérité sur nous, on fait voir à l’autre l’image que l’on souhaite montrer.
L’expression de notre image et notre comportement sont également des moyens de dissimuler la vérité sur nous en influençant les consciences pour altérer leur jugement à notre égard. Kant disait que la plupart de nos mensonges avait pour mobile l’amour de soi, soit la volonté d’être aimé, d’être accepté, donc d’être heureux. La plupart des mensonges reposent donc sur le principe de plaisir. Il en est de même lorsque l’on ment pour s’éviter des soucis. On s’évite des désagréments par principe de plaisir : L’être humain souhaite être heureux et craint la souffrance par définition.
On peut aussi lui faire croire des faits inventés, ce qui peut avoir pour effet d’éviter la tristesse de l’autre au savoir de la vérité. Le mensonge à donc ici pour mobile l’amour d’autrui. « Le mensonge qui fait du bien vaut mieux que la vérité qui fait du mal » dit un proverbe persan.
Mais pourquoi existe-il alors un tel dédain du mensonge si il permet d’éviter des souffrances à autrui ? Pourquoi la morale veut elle que le mensonge soit non vertueux?
Car les relations humaines et la vie en société ne peuvent être possible que par une confiance réciproque entre les êtres : Si la morale incitait au mensonge, on ne pourrait plus être certain de ce qu’affirmerait l’autre, nos relations sociales seraient extrêmement limitées. De plus sans confiance, un mensonge n’a aucune valeur donc le mensonge à visée altruiste n’aurait plus aucun sens. Ainsi c’est en condamnant le mensonge qu’on lui donne toute sa valeur, de par son usage exceptionnel, puisque devenu contre intuitif de par sa nature non vertueuse.
Si on définit le mensonge comme une absence de connaissances sur un fait réel, il est impossible que l’on ne nous mente pas, car un esprit humain ne peut savoir la vérité sur tout ce qui existe, il n’en est physiquement pas capable. Ainsi pour reprendre l’idée du mythe de la caverne, nous ne comprenons pas tout ce que nous voyons. On les perçoit bien, mais leur vérité nous échappe. Nous pouvons voir les ombres sur le mur de la caverne mais nous ne connaissons pas leur origine à savoir les objets présentés devant la source de lumière. Ainsi lorsque nous découvrons la vérité sur quelque chose, c’est comme si l’on s’était retourné pour découvrir la réelle nature de l’objet, la vérité. Ainsi perception n’est pas forcément synonyme de toutes les vérités. Ce n’est parce que l’on perçoit un objet et donc que l’on est persuadé de son existence que l’on sait absolument tout sur lui. Ce n’est parce que l’on voit la pierre sur le sentier que l’on sait d’où elle vient, de quoi elle est composée etc.…
La vérité absolue est inaccessible à l’Homme. Cependant il en existe une multitude, propre à chacun. Chaque conscience se forge sa propre vérité, qui n’est pas forcément celle des autres et vice-versa…



Ainsi on peut considérer qu’il est possible de nous abstenir de proférer des mensonges volontaires. Cependant, une absolue absence de mensonge est tout à fait impossible. Qu’il soit volontaire par amour de soi ou des autres ou bien involontaire par une opinion divergente à celle d’une autre conscience. Mais bien qu’il soit omniprésent, il est condamné par l’opinion publique. Néanmoins les conséquences du mensonge lorsque il est découvert sont de même ordre que celle que l’on peut éviter en mentant. Ainsi il est aussi respectueux pour les autres de leur mentir que de ne pas leur mentir.
On remarque que la limite entre vérité et mensonge est extrêmement fine. « Rien ne ressemble plus à un mensonge que la vérité » Disait Harry Bernard. Un exemple est que beaucoup d’enfants profèrent des mensonges, mais sont intimement persuadés que ce qu’il dise est la stricte vérité. Parce qu’il l’on vu dans un rêve etc.… Cette limite fine persiste dans le monde adulte. L’exemple le plus frappant est la religion. En effet pour certains, l’enseignement religieux est un mensonge, pour d’autre il est l’explication de toute chose, et ceux qui la contestent sont des menteurs. Ainsi la notion de vérité et de mensonge ne s’arrête pas seulement à une divergence de perception mais bien d’opinion.
« Le mensonge et la crédulité s’accouplent et engendre l’opinion » disait Paul Valéry. Mais peut on réellement considérer une opinion comme un produit du mensonge ? Oui, car le mensonge est une constante de nos vie, donc une influence majeur de notre conscience, et donc de nos opinions. La conscience serait donc en partie issue du mensonge, mais alors comment être sûr de quoi que ce soit ? Qu’est ce qui nous empêche de remettre en cause l’existence d’absolument tout ? Descartes s’était déjà penché sur la question. Qu’est ce qui prouve que tout n’est pas produit de notre seul esprit ? Nous sommes sûr de l’existence de notre conscience « Je pense donc je suis » a dit Descartes. Mais comment être sûr de l’existence d’autres consciences ? La simple définition de l’existence permet de répondre à cette question. En effet l’existence ne se définit qu’aux yeux des autres consciences. On ne peut exister pour soi, de manière solitaire, au yeux de notre simple conscience. Le non doute sur l’existence de ce qui nous entoure nous permet de faire une dissociation grossière entre ce qui est réel et l’irréel. Et grâce à cela peut persister la notion de mensonge et de vérité au sein des consciences.



Le mensonge est donc une notion extrêmement subjective. Il n’existe de mensonge absolu en aucun domaine puisqu’il n’existe pas de vérité absolue. Le mensonge sous sa forme volontaire est aussi nécessaire à la vie en société que la vérité, bien que plus controversé. La paix de l’esprit est souvent associée à la vérité, mais les remords peuvent aussi nous prendre par l’absence de mensonge à autrui. Néanmoins il n’y a que dans son dédain que le mensonge ne peut prendre de sens et toute son efficacité.
Pour ce qui est du mensonge involontaire, il est considéré comme la vérité par son auteur, et comme mensonge pour les consciences ayant des divergences d’opinion avec celle de l’auteur du mensonge.
Mensonge et vérité sont donc indispensable, indissociable, et extrêmement proches.

« Sans le mensonge la vérité périrait de désespoir »
Anatole France

genre tu l'a recopié en entier OO

Mdr t'es naze antoine, a ton avis, baptiste il l'a pas faire sur pc par hasard ?!

je confirme, baptiste possède un ordinateur

j'avoue j'ai l'air con la ^^

Est-ce que quelqu'un aurait la partie A et B de l'exemple de commentaire rédigé svp car j'n'ai que deux feuilles ça m'parit bizarre.. de passer du cadrage à la transition A>B

Tkt il y a que 2 feuilles ... on passe bien du cadrage à la transition ^^

Aaa... lol ! super !